Les émeutiers agissent comme s’ils étaient dans « les jeux vidéo qui les ont intoxiqués ».
La France est actuellement en proie à des manifestations publiques de grande ampleur et à des émeutes déclenchées par la mort d’un adolescent abattu par la police mardi en banlieue parisienne. Le jeune homme de 17 ans a été nommé Nahel M. et a été abattu alors qu’il tentait de se soustraire à un contrôle routier. Le policier qui a tiré a depuis été inculpé d’homicide volontaire, mais l’incident et les origines algériennes de la victime ont suscité une grande colère à l’égard de la police française et du profilage racial. Des milliers d’arrestations ont eu lieu dans les jours qui ont suivi, et les spéculations vont bon train sur le fait que le président Emmanuel Macron déclarera aujourd’hui l’état d’urgence.
Macron ne l’a pas fait mais, dans une déclaration condamnant les récentes violences et qualifiant la situation d' »inacceptable et injustifiable », il a pointé du doigt les jeux vidéo (entre autres). Le président français a reproché aux parents de ne pas avoir tenu leurs enfants à l’écart des émeutes, a déclaré que les réseaux sociaux avaient joué un rôle en attisant les tensions et en étant utilisés pour organiser les manifestants, et le coup de grâce a été une dénonciation des jeux vidéo.
L’original en français se trouve dans le clip ci-dessous, mais ce que Macron dit des émeutiers, c’est qu' »on a l’impression que certains vivent dans la rue, comme dans les jeux vidéo qui les ont intoxiqués ».
🇫🇷 Voici la déclaration dans son intégralité : « On a le sentiment que certains vivent dans la rue les jeux vidéos qui les ont intoxiqués ». pic.twitter.com/7U8DFD6A0E30 juin 2023
Quel jeu Macron a-t-il en tête ? L’ambiguïté demeure, car il s’agit d’une simple commodité politique, d’un autre bouc émissaire à jeter sur la pile alors que les autorités françaises tentent de reprendre le contrôle de la situation dans son ensemble. Ce n’est que le mois dernier que Macron a été se vantait d’un investissement de 350 millions d’euros dans le secteur français des industries du jeu vidéo et du cinéma, mais dans des moments comme celui-ci, les jeux conservent encore un peu de leur pouvoir de croquemitaine.
Les lecteurs d’un certain âge se souviendront des innombrables fois où les jeux ont été rendus responsables des maux de la société et même d’incidents spécifiques. Dans les années 1990, le Sénat américain a organisé des auditions à la suite de diverses paniques morales concernant la violence dans les jeux, ce qui a abouti à la création de ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de comité de classification de l’ESA. Grand Theft Auto a créé sa propre controverse, en publiant des articles dans les tabloïds sur le jeu où l’on pouvait tirer sur des flics. Divers titres comme Doom et Manhunt ont été associés à des crimes mortels. Il est rare qu’un lien de cause à effet ait été démontré.
Les troubles civils en France durent depuis maintenant trois jours, sans aucun signe d’apaisement, et Macron a déclaré que le gouvernement examinerait « toutes les options » pour rétablir l’ordre. La BBC couvre les événements en direct.
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